Démence.. [EOS SEULE]
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Démence.. [EOS SEULE]
Je m'étais réveillée en sursaut, la respiration saccadée et le corps parcouru de tremblements irréguliers... Le dos raide, la main posée sur mon coeur affolé, je chercha du regard l'auteur du cri qui m'avait sorti de mon sommeil. Personne dans la chambre. Et la fenêtre était fermée. Seuls quelques rayons lunaires traversaient les volets et répandaient leur lumière diffuse dans la pièce.
Je retrouva un rythme cardiaque à peu prés normal. Ce n'était qu'un cauchemar. Un cauchemar.. Et pourtant, malgré tout mon bon sens, une forme de malaise c'était insinué en moi, raidissant mes membres. A tâtons je chercha le corps de Vhan, qui s'était endormi quelques heures plus tôt près de moi. Mais ma main ne rencontra que du vide.
Je pris soudainement peur. Tout cela n'était pas normal, il flottait dans l'air comme un parfum étrange, tout semblait surréaliste, comme perdu dans le temps...
Un autre cri retentit, plus proche cette fois. Mon coeur se serra. Où étais passé mon mari ? Son absence m'affolait bien plus que je ne voulais l'admettre, et mue par le désir ardent de le retrouver je me leva, enfila rapidement des bottines souples, et commença à arpenter les longs couloirs du château.
Ils étaient éclairés par quelques flambeaux disparates, qui allongeaient les ombres de chaque meubles et donnaient à l'ensemble un aspect spectral. Rien donc pour me rassurer. Et puis ce ne fut qu'à ce moment précis que je m'aperçu de l'absence des gardes. Tout était absolument désert ! Mon pas s’accéléra, la peur me portait toujours plus en avant, en quête de réponse, pour finir par me mettre à courir.
Soudain un courant d'air éteignit tous les feux postés aux murs. Je stoppa brutalement ma course. La température ambiante chuta sensiblement jusqu'à ce que de petites gelures craquelantes sous le froid se mettent à couvrir les murs qui m'entouraient.
J'étais à présent totalement prise de panique : ma vue se brouilla, les larmes inondèrent mes joues creusées par la fatigue et l'angoisse croissante, mon corps tremblaient sous l'effet combiné du froid et de la peur... Un cri déchira le silence pesant, un cri si proche que je me retourna vivement pour en voir qui était l'auteur.
Il n'y avait que le vide... Car en effet, aussi improbable que cela puisse être, je me trouvais à présent devant un précipice, un gouffre sans fond creusé à même le sol, dont je voyais même pendre des morceaux du tapis rouge sur les bords apparents.
Un trou composé seulement de néant. L'effroi et l'incompréhension se peignirent sur mon visage, comment tout cela pouvait-il être possible ?
Et soudain une musique retentit. Quelques notes que je reconnues instantanément comme étant celle que me jouait mon père adoptif sur son vieux piano décharné, du temps où plus jeune je vivais avec lui à la frontière du royaume...
Je sentis une pression extérieure sur mon épaule. Mais pour la première fois depuis le début de cette expédition nocturne, je n'en fut pas effrayée. Car l'odeur qui embaumait à présent la pièce était celle de Démosthène, un parfum ténu d'écorce de chêne et de chèvre-feuille... Voilà que celui que je considérais comme mon père et qui avait péri quelques lunes plus tôt de la suite de ses blessures, revenait d'entre les morts ! Je n'osa pas me retourner, et ce fut ainsi, dans cette position stoïque que sa voix murmura alors à mon oreille :
- Une époque sombre approche.. Bientôt les quatre deviendront cinq, et chacun affrontera le mal pour la survie de son espèce... Seulement prends garde !
Seule l'union certaine de ces peuples peut permettre la venue de l'âge d'or !
Maintenant affronte ton destin !
Je me sentis poussé dans le vide avec une telle force que je ne pus me raccrocher à quoi que se soit. Et je sombra dans cette abysse sans fond en poussant un hurlement... Celui-là même que j'avais entendu par trois fois auparavant.
Je me réveilla en sursaut pour la seconde fois. Ma respiration toujours saccadée, mon corps tremblant encore comme une feuille. Je tourna la tête et vit la silhouette de mon époux se découper dans la nuit sombre sous l'éclairage lunaire. Il était toujours profondément endormi, son thorax se soulevant lentement à un rythme régulier, un léger sifflement s'échappant de ses lèvres entrouvertes..
Je me blottis contre lui, la chaleur bienfaisante de son corps se diffusa sur le mien, et agrippa de toutes mes forces sa main droite pour me redonner du courage.
Je ferma les yeux, essayant de repousser toutes les pensées parasites qui me venaient à l'esprit. Ce rêve avait été fort réaliste et m'avait perturbée pour un moment..
Je finis enfin par m'endormir avec en tête une phrase de Démosthène dont le sens m'échappait.. "Les quatre deviendront cinq, Les quatre deviendront cinq..."
Je retrouva un rythme cardiaque à peu prés normal. Ce n'était qu'un cauchemar. Un cauchemar.. Et pourtant, malgré tout mon bon sens, une forme de malaise c'était insinué en moi, raidissant mes membres. A tâtons je chercha le corps de Vhan, qui s'était endormi quelques heures plus tôt près de moi. Mais ma main ne rencontra que du vide.
Je pris soudainement peur. Tout cela n'était pas normal, il flottait dans l'air comme un parfum étrange, tout semblait surréaliste, comme perdu dans le temps...
Un autre cri retentit, plus proche cette fois. Mon coeur se serra. Où étais passé mon mari ? Son absence m'affolait bien plus que je ne voulais l'admettre, et mue par le désir ardent de le retrouver je me leva, enfila rapidement des bottines souples, et commença à arpenter les longs couloirs du château.
Ils étaient éclairés par quelques flambeaux disparates, qui allongeaient les ombres de chaque meubles et donnaient à l'ensemble un aspect spectral. Rien donc pour me rassurer. Et puis ce ne fut qu'à ce moment précis que je m'aperçu de l'absence des gardes. Tout était absolument désert ! Mon pas s’accéléra, la peur me portait toujours plus en avant, en quête de réponse, pour finir par me mettre à courir.
Soudain un courant d'air éteignit tous les feux postés aux murs. Je stoppa brutalement ma course. La température ambiante chuta sensiblement jusqu'à ce que de petites gelures craquelantes sous le froid se mettent à couvrir les murs qui m'entouraient.
J'étais à présent totalement prise de panique : ma vue se brouilla, les larmes inondèrent mes joues creusées par la fatigue et l'angoisse croissante, mon corps tremblaient sous l'effet combiné du froid et de la peur... Un cri déchira le silence pesant, un cri si proche que je me retourna vivement pour en voir qui était l'auteur.
Il n'y avait que le vide... Car en effet, aussi improbable que cela puisse être, je me trouvais à présent devant un précipice, un gouffre sans fond creusé à même le sol, dont je voyais même pendre des morceaux du tapis rouge sur les bords apparents.
Un trou composé seulement de néant. L'effroi et l'incompréhension se peignirent sur mon visage, comment tout cela pouvait-il être possible ?
Et soudain une musique retentit. Quelques notes que je reconnues instantanément comme étant celle que me jouait mon père adoptif sur son vieux piano décharné, du temps où plus jeune je vivais avec lui à la frontière du royaume...
Je sentis une pression extérieure sur mon épaule. Mais pour la première fois depuis le début de cette expédition nocturne, je n'en fut pas effrayée. Car l'odeur qui embaumait à présent la pièce était celle de Démosthène, un parfum ténu d'écorce de chêne et de chèvre-feuille... Voilà que celui que je considérais comme mon père et qui avait péri quelques lunes plus tôt de la suite de ses blessures, revenait d'entre les morts ! Je n'osa pas me retourner, et ce fut ainsi, dans cette position stoïque que sa voix murmura alors à mon oreille :
- Une époque sombre approche.. Bientôt les quatre deviendront cinq, et chacun affrontera le mal pour la survie de son espèce... Seulement prends garde !
Seule l'union certaine de ces peuples peut permettre la venue de l'âge d'or !
Maintenant affronte ton destin !
Je me sentis poussé dans le vide avec une telle force que je ne pus me raccrocher à quoi que se soit. Et je sombra dans cette abysse sans fond en poussant un hurlement... Celui-là même que j'avais entendu par trois fois auparavant.
Je me réveilla en sursaut pour la seconde fois. Ma respiration toujours saccadée, mon corps tremblant encore comme une feuille. Je tourna la tête et vit la silhouette de mon époux se découper dans la nuit sombre sous l'éclairage lunaire. Il était toujours profondément endormi, son thorax se soulevant lentement à un rythme régulier, un léger sifflement s'échappant de ses lèvres entrouvertes..
Je me blottis contre lui, la chaleur bienfaisante de son corps se diffusa sur le mien, et agrippa de toutes mes forces sa main droite pour me redonner du courage.
Je ferma les yeux, essayant de repousser toutes les pensées parasites qui me venaient à l'esprit. Ce rêve avait été fort réaliste et m'avait perturbée pour un moment..
Je finis enfin par m'endormir avec en tête une phrase de Démosthène dont le sens m'échappait.. "Les quatre deviendront cinq, Les quatre deviendront cinq..."
Eôs- Reine des Animorphes-Chasseresse
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Date d'inscription : 18/03/2012
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