Le chat-garou et l'ange sans ailes [Pv: Shaia]

La journée est ensoleillée. Et cela semble influer sur le moral des gens. Ils semblent heureux, partout ils affichent des sourires, des rires. Et cela influe sur le mien, également. Certaines personnes me saluent, je fais de même, reconnaissants parfois de la famille d’un de mes patients, ou mon patient lui-même. Grâce à mon métier, je suis apprécié dans la ville. Même si la plupart me prennent en pitié, à cause de mes ailes amputées. Mes longs cheveux si foncés, mais aux reflets châtains roux sous le soleil dansent dans le vent. Mes yeux azurés se posent sur l’environnement autour de moi avec délice. Il y a tellement de gens, tellement de choses à voir ! Malgré le fait que je vive dans la capitale, je ne parviens jamais à me lassé de toutes ces beautés. Puis, une main se pose sur mon épaule et immédiatement une voix. Je me tourne, pour découvrir un jeune homme aux cheveux bleus et aux oreilles de chats. Il me dit quelque chose, mais je ne suis sûre de rien. Il me sourit. Je fais de même, avec mon habituel sourire que la plupart des gens ont la bonté de qualifier de « plus étincelant que les étoiles et plus rayonnant que le soleil ». Et je lui réponds, avec courtoisie et gentillesse :

« Bonjour. Et bien, pourquoi pas ? »

Je sais qu’il veut me draguer. Je le vois dans son regard, si sûr, et cet éclat malicieux. Mais j’ai accepté. Après tout, pourquoi ne pas profiter de la vie ? Moi, d’habitude si sérieuse, n’ais-je pas le droit d’aimer, même si ce n’est que d’un amour éphémère ? Après tout, personne n’en saura rien, et mon fiancé oublié se trouve si loin... Ou si proche. Je ne sais pas. J’hésite, car ce jeune homme m’y fait étrangement penser, me rappelant le souvenir de la première et seul rencontre que j‘eus avec celui à qui je suis destiné. Un enfant moins effacé que moi, mais tout aussi silencieux, rencontré des années auparavant, lorsque j’avais encore mes ailes... Cette pensée me rappela mes cicatrices, dans mon dos, qui ne s’effaceront jamais. Mais, bien heureusement, elles sont dissimulées sous cette robe blanche que je porte très souvent. Personne ne peux le savoir, personne ne peux les voir. Seuls ceux qui me connaissent savent que je suis celle qui a perdu ses ailes, « l’Ange qui est tombée des cieux ». Une métaphore tout à fait poétique, selon moi, inventée par des soldats affectueux qui me doivent la vie et qui m’apprécient, tel que j’étais et tel que je suis...