Self control [pv Lùnhya]

Il fait jour. Le vent souffle sur les collines, comme tout le temps. Les hautes et fines herbes qui verdoient sur ce terrain ondulent avec grâce sous l’action du vent. Mes yeux azurés se posent sur le ciel, immense peuplé par de rares nuages. Tout ça me manque. Je ne peux plus décoller pour aller jouer avec les nuages là hauts. Je ne peux plus espérer de pouvoir un toucher atteindre la Lune. Tout cela est devenu hors de portée. Comme un rêve qui s’est éloigné et dont je suis devenu indigne d’y songer. Je me mords la lèvre inférieure. Sa me manque de ne plus avoir le poids de mes ailes dans mon dos. On me les a enlevées, en même temps que ma dignité. Mais je dois arrêter de me morfondre. Cela fait un an que ça c’est passé. Je dois parvenir à oublier...Mais comment oublier toutes ces horreurs ? Comment oublier cette sensation de liberté que j’avais avant tout cela, et qu’on m’a brutalement arraché ? Je mords un peu plus fort ma lèvre inférieure. Je dois me ressaisir. J’ai vu, vécu les pires horreurs, mais j’ai eu la chance de pouvoir m’échapper, au contraire de tout les animorphes encore au palais. Oui, au palais... Au palais des humains ... Pourtant je ne les hais pas. Non. C’est leur roi qui doit être haï, et tous ceux qui traite ma race comme de vulgaires animaux. Les autres, ceux qui ont une once de sagesse mérite mon affection.

Je me laisse glisser au sol. Les herbes caressent à présent ma robe blanche et ma peau pâle. Mes longs cheveux de jais se noient dans l’océan de verdure qui m’entoure. J’enfonce mes ongles dans la terre. Et je respire, profondément et lentement, refoulant toute cette haine amère qui a prit possession e mon âme quelques instants auparavant. Je suis médecin. Je dois pouvoir calmer mes émotions, aussi fortes soit-elle. Un self contrôle à toute épreuve, en somme. Puis soudain, je sens une présence. Je ne sais pas qui c’est, ni même ou elle est mais j’ai l’impression qu’elle ne me veut aucun mal. Après tout, pourquoi me voudrait-elle du mal ? On ne peut deviner ma race telle que je suis accoutré. Mes oreilles sont cachés sous ma masse de cheveux et ont ne peux savoir si je suis une elfe. Les cicatrices de mes ailes sont dissimulées dans mon dos, on ne pourrait donc pas deviner que je suis une animorphe. On ne peut voir mes yeux et mes dents, donc il est impossible de déterminé que je suis une vampire. Je n’ai pas l’odeur des lycans. Et pourtant, je le sais bien, mon ‘aura’ comme pourrait dire certain n’est pas celle des humains... Ma voix s’élève, forte mais non agressive :

« Qui êtes-vous ? »

Une voix typiquement féminine me répond. Je me relève tranquillement, pour découvrir une jeune fille. Je dirais qu’elle a mon âge environ. Du moins physiquement. Mais comme elle l’a si bien dit, elle n’est pas humaine. Alors qu’est-elle ? Je doute qu’elle soit une animorphe, elle n’en a pas les attributs. Lycans ? J’en doute. Elfe ? Je ne peux pas voir ses oreilles mais elle a les traits aussi fins que ces derniers. En l’observant un peu plus, je décèle de la timidité dans son sourire si doux. Elle ne représente donc pas un danger pour moi. Cependant, elle n’a pas répondu à ma question. Mais je me doute qu’elle y répondra, tôt ou tard. Chaque chose vient en son temps, et si elle ne me délivre pas sa réponse maintenant, elle le fera plus tard. Je lui renvoi son sourire, avec autant de douceur et de chaleur, mais sans la timidité. Ma voix brise à nouveau le silence qui s’est formé un bref instant :

« Je comprends. Vous voulez parler de votre mal être ? Je suis médecin, peut être pourrais-je vous en atténuer la douleur et même peut être vous l’enlever ? Je m’appelle Shaia. »