Une rencontre... [PV: Dextra Noctibule]

Je m'avança, souriante, vers Dextra et pris lentement mon arc en perdant mon sourire. J'encocha une flèche à une vitesse folle puis banda mon arc vers le marchand d'armes. Je le fixa pendant quelque seconde, sa poitrine gauche dans la ligne de mire... Enfin, je déposa l'arc sur le comptoir et rangea la flèche avec les autres dans mon carquois... Je lui souris à nouveau puis lui dit d'une voix calme et posée :

- Savez-vous où pourrais-je trouver un nouvel arc à double courbure comme celui-ci ? Il est devenu trop petit, je perds en efficacité... A moins que vous en vendez...?

Je reste souriante et observe ce fameux Dextra Noctibule... J'avais beaucoup entendu parler de lui, il tuait sans hésitation et vouait une haine incomparable au créatures magiques mais là; face à lui se trouvait une elfe venue en cliente et il ne pouvait pas la voir comme une elfe... Que c'était excitant ! Il me plaisait bien cet homme avec sa cicatrice et ses cheveux châtains; j'avais très envie d'en apprendre plus sur lui mais mon identité devant restée secrète, cela serait bien trop risqué d'essayer de le percer à jour... Même si un mystère persistait autour de cet homme énigmatique je ne pouvais rien me permettre, déjà avec l'arc s'était limite... Mais si amusant !

Je regardais les arcs un à un... Il y en avait tant ! Je voulais tous les prendre... Suivons le conseille de Dextra... Il a dit 666 ? Le chiffre du diable. Mais cet arc est magnifique. Je me tourna dans la salle, admirant toutes ces machines à tuer. Je jeta un rapide coup d'oeil au vendeur puis me reconcentra sur le 666. Je dis alors :

- Votre air songeur et vos yeux vous trahissent... Quelque chose vous tracasse et vous ne savez pas pourquoi... Vous ne savez pas quoi penser et ça vous perturbe énormément car vous êtes quelqu'un qui sait beaucoup de chose... Or vous ne savez pas tout... Donc vous vous prenez la tête et cela se remarque comme votre balafre sur votre visage... Mais sinon le 666 me plaît bien...

Je fini ma tirade avec un sourire puis je pris l'arc et me dirigea lentement vers le vendeur quand des dagues attirèrent mon attention. Je m'arrêta puis les observa, l'oeil expert... "je ne sais pas où il trouve ces armes mais elles sont d'une grande qualité... C'est hallucinant...". Je me tourna vers lui et avança tranquillement... Étrangement, au milieu de toutes ces armes... Je me sentais en sécurité... Arrivé à sa hauteur je m'arrêta, attendant une réponse...

D'un coup, je sentis mon corps se soulever du sol puis atterrir contre le mur. L'espace d'une seconde, je perdis connaissance. Lorsque je revînt à moi, Dextra se trouvait se trouvait devant moi, tenant 2 grandes épées croisées sous ma gorge. Son visage était rouge cramoisi. Sa voix s'éleva dans la pièce, bien plus aiguë que la normal. Il me parla mais je ne saisis pas la totalité du message. "Je crois qu'il veut savoir qui je suis..." pensais-je alors.
Ma tête tournait, je voyais trouble et mes oreilles sifflaient. Pourquoi tant de violence? Je me sentis partir puis je réussi à rester consciente. Je le regardais, toujours silencieuse. J'ouvrais la bouche pour lui répondre, ne pas savoir quoi dire est un problème mais quand aucun son ne sort de votre bouche, s'en est un autre. J'étais coincée. Etant semi-consciente, mes muscles s'étaient endoloris. Je referma la bouche, mes yeux le regardaient ... sans vraiment le voir. Je leva ma main ety lui toucha la joue du bout des doigts. Mes lèvres articulèrent un "Pardon" silencieux et sincère. Je ferma alors mes yeux, puis pris une grande inspiration, ensuite je souffla lentement. Je répéta cette opération une dizaine de fois avant de le regarder à nouveau. Rien avait changé, je devrais attendre que ça passe tout seul. Je regarda Dextra dans le fond des yeux.

J'avais été mise à la porte ! Ne dit-on pas que le client est roi ? Chez lui, on ne dirait pas ! Il n'allait pas s'en tirer comme ça ! Je ne suis pas spécialement rancunière mais être mise dehors par un humain possédant un ego surdimentionné non merci ! Il s'occupait de ses gentils clients avec un sourire normal, comme si c'était normal de mettre une cliente à la porte !

Je me releva et entra :

- Je veux un arc, dis-je d'une voix forte, et le client est roi Dextra.

Je n'obtins aucune réponse de sa part. Il était trop occupé avec ses clients et il m'ignorais. J'avança et me dirigea vers la salle où se trouvait les armes, je pris l'arc 666 et redescendis. Les clients me fixèrent, visiblement choqués. Je pris la main de Dextra, l'ouvrit et y déposa l'argent que je lui devait. Je n'allais quand même pas le voler ! Je sortis, le laissant seul.

La journée se termina, j'étais dans un hôtel en train d'aiguiser mes lames quand ma colère me rattrapa. Je quitta ma chaise, rangea mes armes et sortis. Je me dirigea vers la boutique encore éclairée, je poussa doucement la porte et entra dans un grincement. L'homme était là, debout, fixant la porte, comme s'il m'avait attendue. Je sentis ses yeux se poser sur moi. Je m'approcha de lui lentement, le bois du parquet craquant sous mes pas. On éteignit la lumière, seule la lune nous éclairait. L'ambiance était tendue. Et si on se détendait ? à ma façon bien sur ( ^^).

Il ne me résista pas, nous étions l'un en face de l'autre, se dévisageant longuement, détaillant l'autre, cherchant l'erreur, le détail; je sortis ma plus petite lame, la plus meurtrière. Après avoir reculé de quelques mètres, j'eue un petit sourire :

- Ne bougez pas !, murmurais-je.

Je lui tourna le dos et fis trois tours sur moi même, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre; et, dans un claquement sourd, mon pieds gauche arrêta mon mouvement en se posant sur le bois. Au même instant, ma lame partie, sifflant dans l'air. Ses quelques secondes durèrent à mes yeux une éternité. La lame brilla sous la lumière de la lune. La pointe atteint la poitrine de l'homme, puis le reste se planta en lui avec une violence incroyable, résultat de ma colère. Dextra resta stoïque, pas un mouvement, pas un bruit; une vraie statue. Il tomba à genoux, son sang s'écoulant sur le sol. Le liquide sombre brillant à la lumière de la lune. Je m'avança et récupéra mon couteau. Je l'essuya sur sa chemise puis partit, enfin satisfaite.